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Belle qui tiens ma vie est aujourd'hui l'une des chansons les plus connues de la renaissance française. Elle a survécu à la postérité uniquement parce qu'il s'agissait d'une danse chantée et qu'elle faisait partie du projet personnel de Jean Tabourot, prêtre du 16e siècle, d'écrire un livre sur les danses sociales dont il se souvenait de sa jeunesse, avec leur chorégraphie et leur musique. Le livre fut Orchésographie, écrit en 1588-89 et publié en 1589 sous un pseudonyme anagrammatique, Thoinot Arbeau.
Non seulement Belle qui tiens ma vie est la seule danse du livre qui comporte des mots, mais c'est aussi le seul morceau avec un arrangement complet de quatre voix et un rythme de tambour - tous les autres morceaux du livre sont une seule ligne monophonique. Lorsqu'il donne les pas du pavan, vraisemblablement mémorisés dans sa jeunesse comme la majorité des danses, Tabourot déclare que le pavan "n'est pas devenu obsolète ou passé de mode".